Brecon Beacons : hiking & hitchhiking au Pays de Galles !

Deuxième étape de notre tour des Parcs Nationaux : le Brecon Beacons. Comme notre chauffeur du week-end précédent avait déclaré forfait pour cette étape, il fallait nous débrouiller avec les transports existants, c'est-à-dire, pas grand chose. Impossible donc de parcourir tout le parc, nous nous sommes concentrées sur les alentours du Pen-Y-Fan, le sommet du sud du Pays de Galles.

Départ en bus le samedi matin tôt de Cardiff, ce qui au passage me permet d'admirer le calme de la Taff River dans une belle lumière matinale. Après une heure trente de voyage, nous descendons à Libanus, et nous voilà parties pour une journée de randonnée. Objectif donc : le Pen-Y-Fan. Cela commence par une heure d'échauffement, dans des chemins goudronnés et sur du plat, avant d'atteindre le début de l'ascension. Même si le sommet ne culmine « que » à 886m, la montée n'est pas de tout repos ! Le chemin monte tout droit, avec des premières pentes très ardues. Il nous faut prendre le rythme, et l'arrivée à un premier palier, suivi par un long chemin sur les crêtes qui nous permet d'admirer les différents sommets alentours est bienvenue. Le paysage est assez extraordinaire, puisqu'on n'est pas en très haute altitude, mais que la végétation est assez rare, bien que verdoyante. Aussi, les différents sommets se dressent parallèlement les uns aux autres, avec à chaque fois de longs chemins de crête. Mais la fin du chemin relativement plat arrive bientôt (un peu trop tôt) et il nous faut affronter la montée finale, qui ressemble plus à de l'escalade lorsqu'il faut grimper les derniers rochers. La vue à 360° qui nous attend en haut se mérite ! Après 2h45 de marche dont 1h45 d'ascension à 500m de dénivelé, nous sommes bien contentes de poser le pied au sommet.

Malheureusement, le vent, qui souffle de fortes et froides rafales nous empêche de profiter autant qu'on le souhaiterait. On prend quand même le temps de faire la queue pour prendre la photo attestant de notre exploit (oui, au sommet il y avait beaucoup de monde alors qu'on était quasiment seules sur le chemin. En fait, on s'est rapidement rendues compte qu'on avait choisi le côté de l'ascension le plus difficile et le plus long (au nord). La plupart des gens arrivent par l'ouest, plus proche de la route principale et plus facile. Mais aussi beaucoup moins impressionnant en termes de paysages.) Bref, après la photo, on essaye de trouver un coin le plus à l'abri possible du vent pour pique-niquer. Notre idée initiale de continuer jusqu'au prochain sommet (Cribyn) est rapidement abandonnée quand on voit le vent qui ne faiblit pas et la difficulté du chemin (des rochers à pics). On prend donc le chemin de la descente, cette fois côté ouest, avec d'abord un arrêt au Corn-Du, sommet voisin. Puis au lieu de descendre tout de suite car nous avons encore du temps devant nous, on fait un petit détour pour se poser en aplomb d'un lac, et admirer le paysage dont on ne se lasse toujours pas. La descente finale vers l'A470, la route principale, est aisée et rapide. Il nous reste une heure à patienter avant que le bus, qui ramène Marine vers Cardiff, ne passe, de quoi entamer les réserves de gâteaux avec plaisir !

Avec Chloé, nous restons pour le week-end, et il donc temps de rejoindre notre auberge de jeunesse, ce qui nous prend 45min de marche de plus, au bord de la route. Après l'expérience camping du week-end dernier, trouver refuge dans une maison très accueillante et chaleureuse est plus que bienvenu ! On souhaitait profiter de cette nuit pour observer les étoiles : Chloé étant la passionnée d'astronomie dont je parlais dans l'article précédent, et le ciel du Brecon étant reconnu comme l'un des meilleurs mondiaux pour l'observation, du fait de l'absence d'éclairages, on attendait cette soirée de pied ferme. Malheureusement, la masse de nuages présente depuis le matin ne s'est pas dissipée, et à part une purée de pois, on ne voyait rien. Le lendemain matin, il est bien difficile de quitter le lit chaud et douillet, d'autant plus que par la fenêtre on ne voit que du brouillard, qui cache les sommets alentours. Mais une longue journée nous attend, et finalement, le temps qu'on se prépare, les éclaircies arrivent !

Il n'y a déjà pas beaucoup de bus qui circulent dans le Brecon Beacons en temps normal, mais le dimanche c'est encore pire, il n'y a rien ! Comme nous voulions quand même découvrir d'autres coins du Brecon, on a décidé de faire du stop (hitchhiking en anglais, d'où le titre de l'article). On se poste en hauteur de l'auberge, sur un parking juste au bord de la route principale, et après une vingtaine de minutes d'attente, une voiture s'arrête et un couple nous embarque jusqu'à Merthyr, la « grande » ville du sud du Brecon. Notre objectif était de rallier Penderyn, où se trouve la distillerie de whisky du même nom (fameux whisky gallois), et le départ d'une balade vers des cascades. Ils nous déposent au niveau d'un rond point, en nous disant que de là part la route qui mène à Penderyn. En fait, après consultation de la carte, on se rend compte que la route mène effectivement à Penderyn mais qu'il s'agit d'une route secondaire, traversant des lotissements résidentiels. Pour avoir plus de chances de trouver un véhicule, on rejoint à pieds la route principale, soit environ 2km plus loin, tout en montée ! Là, une camionnette de travaux paysagers s'arrête rapidement, et le conducteur, après nous avoir dit qu'il peut nous avancer mais qu'il ne va pas jusqu'à notre destination, décide de faire un petit détour pour nous poser sur le parking de la distillerie. Il nous a fallu 1h45 en tout pour parcourir un trajet qui nous aurait pris 20min en voiture, mais 4h30 (!) si nous avions pris les transports en commun. Mais c'est tout aussi agréable de ne pas se préoccuper de l'heure et du temps qui passe, de pouvoir prendre des photos du paysage environnant lors de la balade entre les deux stops, et de rencontrer des gens. Globalement donc, première expérience réussie et positive !

Les visites guidées sont toutes complètes, donc nous ne pouvons pas visiter la distillerie comme nous l'avions voulu, on fait simplement un tour de la boutique avant de reprendre la route (à pieds).

Prochain objectif : les cascades au sud de Ystradfellte. Le chemin nous emmène d'abord dans le petit village de Penderyn, ensuite près de fermes à la sortie du village, et enfin à travers champs et lande galloise. Nous récupérons au passage un chat qui va nous suivre pendant une bonne partie de la balade, apparemment en manque d'affection tellement il nous a vite adopté. Nous arrivons alors aux frontières de la forêt, dans laquelle on s'enfonce pour prendre les chemins qui nous conduiront aux cascades. La première, (Sgwd-yr-Eira) la plus impressionnante coupe le chemin. Ou plutôt, le chemin nous permet de passer derrière la cascade, afin de traverser la rivière pour poursuivre notre balade. Celle-ci permet de rejoindre quatre cascades en tout, mais nous n'en faisons que deux, car cela fait déjà pas mal de trotte. Outre les cascades, la balade en forêt auprès de la rivière est bien appréciable, et le temps s'y prête tout à fait (le soleil est bien revenu, mais il ne fait pas trop chaud). Quand nous ressortons des chemins, il est aux alentours de 14h, et nous sommes étonnées d'avoir marché aussi vite, alors que nous avions l'impression de prendre notre temps !

Nous continuons à pieds en longeant la route jusqu'à Pontneddfechan, petit village à proximité de la grande route qui conduit à Merthyr. Nous arrivons sur une petite place où se trouvent deux pubs, un de chaque côté. On conclut rapidement que s'y poser sera plus qu'appréciable, vu l'état de nos pieds qui commencent à se faire sentir ! Malgré l'heure tardive, nous optons pour une assiette à partager et un cheesecake qui se révélera être absolument délicieux ! Et il est temps de réfléchir à notre retour sur Cardiff. Comme nous nous sommes entre temps rendues compte qu'on avait des feuilles et un stylo nous préparons notre petit panneau « Merthyr ». Notre objectif étant d'atteindre la ville, et d'y prendre un bus (le dernier pour Cardiff partant à 17h30) ou plus raisonnablement un train, pour rentrer. Avant de nous lancer dans le stop, nous demandons quand même au personnel du pub s'ils ont des conseils pour nous permettre de rejoindre Merthyr. Réponse : taxi. Ils sont impressionnés quand on leur annonce qu'on est arrivé jusqu'ici en stop et nous souhaitent bonne chance. Nous rejoignons donc, encore 2km plus loin environ, la sortie du village où se trouve la bifurcation pour rattraper la grande route. Coup de chance, un parking s'y trouve encore une fois, et c'est là que nous posons nos sac à dos avec notre nouveau panneau à la main. Quinze minutes plus tard, et un van s'arrête, avec à bord une famille nombreuse. La conductrice nous indique qu'elle peut nous avancer sur la route pour Merthyr. Lorsqu'elle nous demande pourquoi nous allons là-bas et que nous lui expliquons, elle nous annonce qu'ils vont jusqu'à Aberdare, plus au sud, où ils habitent, et où se trouve une gare avec un train direct pour Cardiff. Parfait ! Ils nous déposent donc à la gare. En chemin, la conductrice se montre très bavarde, nous commentant le paysage que l'on traverse, les différents villages, et restes de mines, nous racontant la vie de sa famille (six enfants!), nous faisant des commentaires sur l'état social de la région ou encore l'école galloise. Sa sœur et sa mère qui sont dans le véhicule cherchent même les horaires de train pour nous. Une chouette rencontre pour conclure la journée, ils ont même du mal à nous laisser partir, continuant la discussion alors que nous sommes arrivées à destination.

En attendant le train, on se dit que la journée s'est parfaitement déroulée, qu'on a pu faire tout ce qu'on avait prévu, que le stop a été une première expérience très sympathique à la rencontre des gallois, que notre carte "de compétition" nous a été bien utile pour toujours choisir le bon chemin, et que le temps a été clément avec nous. Et que le Pays de Galles a décidément des paysages très variés et magnifiques à nous offrir !